Journal de Jane Steward - Partie 15 -
Il s'était passé plusieurs semaines depuis qu'Emma m'avait annoncé que j'étais enceinte. Je n'avais rien changé à mes habitudes sauf peut être essayer de chercher comment je pourrais subvenir à nos besoins : Ceux d'Emma, du mien et du bébé.
Je l'aidais donc autant que je pouvais aux tâches ménagères lui laissant plus de temps pour s'occuper de la préparation d'élixir qu'elle allait vendre en ville pour quelques simflouz.
C'est en nettoyant la bibliothèque que je tombais sur un livre qui m'attira malgré moi : C'était un traité sur les molécules vivaces dans les systémes aqueux.
Quant Emma s'aperçut que je l'avais lu rapidement son contenu, elle fut sidérée.
"Et bien, Jane. Ce livre appartient à ma fille, elle m'a toujours dit que seul un scientifique était capable de comprendre ce qu'il voulait dire... Il y a certainement aucun doute là-dessus. Tu en as les capacités. Je vais aller voir un de mes amis au laboratoire et je lui demanderai si il a du travail pour toi... Tu commenceras doucement mais je lui demanderai de tester tes connaissances... Qu'est-ce que tu en penses ?"
C'était une vraie aubaine ! Bien sûr que j'étais prête à travailler ! L'idée d'avoir un emploi surtout dans un laboratoire scientifique m'épouvantait un peu, mais Emma avait raison, je devais voir si j'en avais réellement les capacités, et au moins, c'était l'endroit idéal pour le savoir.
J'étais donc employée subalterne au laboratoire Nautilus, d'Isla Paradiso et j'étais heureuse d'apporter un petit salaire pour aider Emma à payer nos factures.
C'était la fin de l'été, et l'automne pointait ses rayons doucereux sur l'île dispensant une chaleur agréable et légère : j'étais résolue, je commençais une nouvelle vie ici, au moins jusqu'à la naissance du bébé et rien ne me ferait changer d'avis.
Enfin mes nausées étaient passées et je pouvais maintenant prendre le bateau sans craindre d'être malade : l'île était un réel paradis pour les navigateurs en herbe comme moi.
J'aimais naviguer tranquillement autour de la maison : quelques fois pour pêcher en mer, d'autres fois pour aborder sur des petites îles abandonnées et ramasser simplement des coquillages lorsque c'était mes jours de congés.
C'est lors d'une de mes dernières sorties que je fus prise, malgré moi, dans un brouillard épais.
Insconciente que la nuit tombait et que l'heure était tradive, je découvris derrière la nappe nuage, un archipel qui semblait perdu dans l'océan et que je n'avais pas découvert jusqu'alors.
Je dirigeais prudemment mon petit bateau pour accoster sur l'îlot.
Contrairement à toutes les autres terres, au lieu de trouver une plage à perte de vue, je voyais nettement au bout du rivage, camouflée sous des palmiers, une grotte illuminée.
Intriguée, je décidais d'y faire approcher mon bateau.
C'était étrange : des tapis couvraient le sol d'une énorme grotte aux rochers hauts et noirs. Un grand lit couvert d'une épaisse couette noire se trouvaient au milieu bordés de tréfles et de fleurs rouges et bleues.
Des bougies et des anciens lampadaires ouvragés étaient allumés comme dressés pour accueillir quelqu'un.
Pourtant l'île paraissait, à premier vue, abandonnée. Je n'entendais pas un seul bruit si ce n'est que le roulis des vagues se brisant sur les rochers.
Je m'approchait du lit, il avait l'air moelleux et confortable.
Un réel appel pour s'allonger dessus rien que pour apaiser mon dos douloureux et prendre un petit moment de repos.
La quiétude de l'endroit, le silence total m'apaisa, je me sentais bien ici comme dans un cocon, protégé.
En rien de temps, je m'endormis sans aucune inquiètude.
Lorsque je me réveillais, je fus surprise de trouver un bouquet de fleurs rouges à mes pieds ainsi qu'une corbeille de fruits.
Je pris une minute pour manger une pomme et observer l'endroit ou j'étais. J'entendais un bruit d'eau différent de celui de la mer, il devait avoir une source par là.
Peut-être pourrais-je y boire un peu.
Quel endroit magique en tout cas !
Je m'avançais malgré mon coeur qui commençait à battre un peu plus vite et qui bondissait dans ma poitrine.
Je fus surprise de découvrir un étrange lampadaire en forme de griffes qui barrait ma route ou m'indiquait quelque chose que je ne voyais pas.
Un frisson parcourut mon échine dont je ressentais positivement l'effet.
J'étais bien loin d'être trouillarde, pensais-je, bien au contraire, je sentais en moi, mon intérêt monter comme un appel à l'aventure. Je décidais de chercher ce que le réverbère éclairait.
Au lieu de prendre sagement le chemin du retour, car j'avais entendu un bruit étrange dans les feuillages (certainement un oiseau ou un animal sauvage), je scrutais l'obscurité.
Une échelle !
Je descendais.
Prudemment, en essayant de ne pas glisser.
La salle était petite, étroite et sans issue !
Non ce n'était pas possible. Cela ne pouvait pas se terminer ainsi. Mon instinct me disait que je ne devais pas m'arrêter à ce que je voyais.
Je commençais par tâter le mur sombre.
Puis à pousser.
Jusqu'enfin, j'entendisse la porte céder.
Et l'ouverture serait suffisante pour me laisser passer !
Je découvrais une grande salle jonchée de poteries entières ou ébréchées, un peu comme le repère d'un archéologue mais il n'y avait personne. La grande salle était vide.
Je m'avançais prudemment.
Je découvrais des vestiges anciens regroupés ci et là, pêle-mêle sans réel valeur.
Puis je découvris une autre aile : deux immenses statues égyptiennes aux corps d'homme et à la tête de chien portaient des vasques illuminées devant une colonne égyptienne cassée, dressé comme un vestige du passé. Qu'est-ce que tout cela pouvait bien signifier ?
Je sursautais : le téléphone. Cela devait être Emma, je l'avais complétement oubliée. Elle devait être inquiète.
"Tout va bien, Emma. Oui, je rentre tout de suite. J'ai été obligée de rester sur une île à cause du brouillard mais maintenant je crois qu'il s'est levé. J'arrive dès que je peux..."
"Bien sûr... Je suis désolée... j'aurai dû vous prévenir... A tout de suite..."
Dommage, mais il était temps de partir pour moi et de rentrer retrouver Emma.
Je quittais donc cette étrange salle avec l'idée d'y revenir dés que je pourrais c'était certain.
Je reprenais le bateau et rentrais à la maison, le coeur lourd sans vraiment savoir pourquoi.
A SUIVRE